kinesiologie

« Le stress chez l’enfant » par Mira Bodson

28 mars 2018
La Kinésiologie : pour tous, à tout âge, pour tout type de stress | Claire Lippi Matas

A la naissance, nos enfant explorent le monde de manière très personnelle. La vie, à travers nous, leur suggère rapidement de s’adapter à nos rythmes et règles de vie, à notre culture, à s’adapter ensuite à la vie en groupe, à suivre un rythme et un programme (scolaire) collectifs, dans lesquels leurs particularités et préférences passent la plupart du temps au second plan.

Ce n’est pas un traumatisme, heureusement, pour la plupart des enfants. Pour certains enfants, dont la sensibilité est différente, vivre et trouver sa place dans un groupe peut représenter un véritable drame. Une aide personnalisée pour dédramatiser la situation, prenant en compte la sensibilité, les réactions spécifiques peut être précieuse.

Le stress tend aussi à se généraliser… l’accélération des rythmes du travail, la course aux résultats…beaucoup de parents ramènent à la maison leur inquiétude et leur anxiété.

C’est toute une ambiance qui tend à normaliser une pression accrue sur leurs enfants (spécialement en France) avec des suggestions comme « tout se joue avant X… ans ». On dirait parfois qu’on peut rater sa vie dès la maternelle! En dehors, nos chérubins (encore plus quand les parents sont séparés et que les enfants naviguent entre deux maisons) sont sollicités pour des activités extra-scolaires dans lesquelles, souvent, on les met encore en compétition, en urgence de « réussite » ou de « performance ». L’époque où les gamins faisaient des cabanes ou jouaient dans la Nature, en bande qui s’organisaient d’elles-mêmes, sans animateur ou « centre de loisirs » est révolue. Le contrôle, l’organisation, la gestion du temps est partout. Ce n’est pas un jugement, mais lorsque les enfants ne sont pas dans une structure organisée ils sont souvent devant des écrans qui organisent leur temps, leur suggèrent de consommer, ou jouent à des jeux virtuels qui suggèrent toujours la compétition, parfois la violence, ce qui n’est quand même pas sans conséquence…

Qu’est devenu le « Temps libre » où l’on peut rêver et flâner en toute insouciance? Certains besoins, totalement relégués au second plan, peuvent s’exprimer lorsqu’on libère les contenus refoulés. En prendre soin, tout en s’adaptant à la vie réelle que l’on mène aujourd’hui, peut amener les enfants à exprimer leur force, mettre à disposition leurs ressources comme dans le merveilleux programme Design for change, ou le premier besoin dont on prend soin est de Ressentir avant d’agir… exactement comme dans une séance de kinésiologie.

L’état idéal pour apprendre est un état de vigilance détendue. On peu parler d’état « alpha » qui correspond à une synchronisation caractéristique des ondes cérébrales dans cet état. Certains décrivent une certaine joie, une légère euphorie. Les sens sont en éveil, l’imagination féconde.

A l’opposé, en état d’urgence, le stress rétrécit les perspectives, les sens sont à l’affut pour guetter le danger, l’imagination peut aussi s’emballer. Tout est basé sur la peur, qui nous paralyse peu à peu et notre perception ressemble à un « tunnel » focalisé sur le danger. Cela nous laisse vraiment peu de ressources et d’énergie pour absorber d’autres informations, apprendre de nouveaux comportements ou créer de nouvelles connexions. Le stress prolongé nous enferme dans une boîte étroite…c’est la pire condition pour apprendre!

Certains enfants vivent sous stress permanent en classe. Tout jugement négatif, moquerie, pression supplémentaire peut leur faire perdre tous leurs moyens instantanément. Ils se déconnectent totalement, ressemblent à des « zombies », à peine présents et incapables de réagir ou de modifier leur état émotionnel. Certains enseignants commencent à utiliser des exercices de relaxation, intègrent une forme de communication bienveillante, des jeux pour exprimer ses émotions… libérer le stress de cette manière a des effets très positifs partout où c’est pratiqué.

Avez-vous quelques conseils afin de combattre le stress pour les petits et les grands? Pas besoin de test musculaire pour repérer quand un de nos proches est en « état d’urgence ». Prendre le temps d’observer, d’être simplement présent, sans forcément toujours vouloir consoler ou pousser à résoudre une question, une émotion est une étape importante. Si votre enfant, vote conjoint(e) ou votre ami(e) peut mettre des mots sur son RESSENTI, vous pouvez l’inviter (jamais le forcer…) à reconnaître et exprimer ce ressenti (Je me sens…) à voix haute, en respirant profondément, en libérant la nuque, en posant une main sur le front pour être vraiment présent à son ressenti, en étirant les yeux doucement, dans toutes les directions. C’est un petit exercice de « déminage » des bombes émotionnelles accessible à tous. Après quelques minutes, la pression devrait être retombée.

Demandez-lui ce qu’elle aimerait ressentir, et ce qu’elle est prête à changer en elle pour que ce soit possible… Si c’est une image ou une personne qui lui fait peur (par exemple), invitez-la gentiment à l’imaginer autrement : modifier son apparence, changer des détails, ajouter quelque chose ou quelqu’un pour que cela se passe mieux, jusqu’à ce que l’image ne suscite plus d’angoisse ou beaucoup moins…

C’est une de ses meilleures applications. 

L’apprentissage est une fonction naturelle de chacun. Fluide, rapide, agréable, comme pour les petits  explorateurs à quatre pattes que nous avons tous été. Sauf lorsqu’un souvenir pénible, une douleur, une charge émotionnelle, la perte de confiance, la dévalorisation, viennent se mettre en travers de la route. Restaurer nos ressources natives d’apprentissage est le programme le plus passionnant que l’on peut démarrer, tant pour les adultes que pour les enfants. On élimine tout simplement les obstacles, on apprend à utiliser des ressources nouvelles, on prend confiance dans nos capacités à apprendre de plus en plus facilement, de mieux en mieux, on renforce notre mémoire et on découvre peu à peu les attitudes et les méthodes les plus efficaces, celles auxquelles nous n’aurions peut-être même pas osé songer (je pense à la lecture rapide, à la mémoire photographique….)

Avez-vous quelques exercices pratiques que l’on peut faire pour se mettre en condition d’apprendre ?

Avant d’apprendre quoi que ce soit, trouver un état de détente profonde mais dynamique est un bon point de départ. Pour connecter au mieux corps et cerveau, ces quelques exercices vous mettront dans de bonnes dispositions. En musique (choisissez une musique qui vous met de bonne humeur, mais pas trop rapide) : sauter en rythme sur place, à peu près une fois par seconde, pieds nus, légèrement écartés, en retombant souplement et en imaginant que le sol est mou, que l’on peut s’enraciner de plus en plus profondément à chaque saut. Souffler bruyamment à chaque saut, puis, si cela vous plaît, ajouter au « H » du souffle un « ô » avec un son très grave, comme pour vous aider à vous enfoncer dans le sol encore mieux. Tâchez d’être le plus relâché possible dans ce mouvement. Quelques minutes après, posez-vous et frottez les mains l’une contre l’autre devant vous. L’énergie va circuler, vous allez sentir de petits picotements. imaginez que cette énergie est comme un enduit, avec lequel vous allez tapissez et lisser l’espace autour de vous, comme pour matérialiser une bulle, dans laquelle vous allez vous sentir chez vous, protégé, en sécurité. Frottez à nouveau plusieurs fois pour continuer votre bulle, puis terminez en plaçant vos paumes bien chaudes en « coque » sur les yeux. Fermez les yeux, inspirez et expirez profondément puis ouvrez les yeux dans ce noir que vous avez créé avec vos mains bien fermées. Levez un genou, touchez-le avec la main de l’autre côté du corps, alternez. Si vous le pouvez, avancez en rythme, pas trop vite toujours en croisant, marchez dans la pièce et promener vos yeux, nuque libre, un peu partout.

Au cours d’une session d’étude, si vous faites du sur place ou vous sentez distrait(e). Stoppez immédiatement, Refaites l’exercice de départ, et posez-vous la question du paragraphe d’avant : comment je me sens? Libérez le ressenti et demandez-vous ce qu’il peut y avoir d’agréable ou d’amusant dans ce que vous apprenez en ce moment…

Changez de chapitre, faites une « Mind Map » ou un dessin, inventez une chanson ou une charade pour retenir par coeur les trucs les plus rébarbatifs… en tout cas ne restez pas sur l’impression d’avant !

Niort, 27 mars 2016 Mira Bodson

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